Le petit-fils du petit Dragon

« We love fresh ideas. Remember, in idea we are the same. Who has the idea, who wins. »
De la difficulté de traduire le mandarin en anglais

Entre une histoire de jeu vidéo (dont on ne verra pas la moindre image) et une histoire de compétition (dont on ne verra pas le moindre match), le dernier des Bruce Lee (qu’on verra deux fois en jogging jaune) fait le maître comme personne (et comme son voisin ventru). Il y a aussi une histoire de film à tourner, mais celui qu’on tourne vraiment consiste à enquiller les combats, et le reste n’est que prétexte. Ce qui est triste, c’est l’abus de câbles dès la séquence d’ouverture (surtout pour les filles, ce qui envoie un certain message), le traitement du personnage de Gordon qui est le seul à être ambigu (mais qui finira dans du barbelé, étrange idée), et le basculement tardif dans le nanar (aux deux tiers environ, avec le combat du maître contre le maître ventru). Ce qui est triste, c’est aussi le traitement de ce genre de film pour sa sortie hors Asie, si tant est que l’on puisse parler de sortie, avec sous-titrage d’un doublage non synchronisé. La musique elle aussi est bien pourrie, mais la bande-annonce (en plus d’être sans parole, histoire d’envoyer le bon message au bon public) prouve que la bande originale était un tant soit peu folklorique (au risque de créer chez l’Européen une parenté mentale avec un restaurant chinois, ou un salon de massage), quand le titre à l’international montre que le but est bien de capitaliser sur le jeet kune do (l’acteur principal de ce Dragon the master, le bien nommé Dragon Sek, est connu pour avoir dirigé la fédération chinoise de l’art martial aux petits couinements, et donc pour porter le jaune avec naturel).

Pour public averti (et qui ne confondra pas ce Zhan long de 2001 avec le Zhan long de 1989 alias Death cage) : Zhan long donc (alias Dragon the master en France, où l’on parle mal l’anglais mais mieux que le mandarin) de Ray Wai-Shing Wu (qui n’a qu’une seule autre réalisation à son actif et à l’opposé, Dong lian wang xin alias Winter is hope), avec donc Dragon Sek alias « the real Bruce Lee 2 » (en tout cas, c’est ce que dit l’« ultimate edition » américaine de Zhan long 2) et Billy Chow (un vrai acteur par comparaison au Dragon 2, même s’il est surtout connu pour être entraîneur)

Crédits photographiques : Active Filming Limited

Laisser un commentaire