Opération Dragon

« I was a 6-foot-tall Asian with a Southern accent who knew nothing about acting but I ended up becoming one of the top direct to video stars. »
Dragon’s breath

Un méchant serpent comme dans Live and let die.

Cet Indian ninja plus présentable sous le titre du DVD américain, Operation cobra, n’est rien moins que le James Bond du Dragon. Car il n’y a pas plus de ninja que de Japon dans cette affaire, mais en sus d’un cadre rappelant Octopussy de loin, le coup du faux adversaire faussement tué renvoie à The living daylights. La référence récurrente reste GoldenEye, sorti seulement deux ans avant, de l’ami devenu ennemi au vol par ordinateur. Mais outre ces emprunts plus ou moins heureux, les piliers bondiens sont plutôt bien plantés, du héros qui les fait toutes tomber à l’homme de main acharné. On a même droit à quelques traits d’humour, au MI6 ou presque, et à un méchant serpent comme dans Live and let die. Pourtant tout marche encore plus mal que dans The man with the golden gun, la faute à une action poussive et un érotisme lourdaud, mais surtout à un Dragon encore moins charismatique qu’un Roger Moore. La production est loin d’être de la même eau que celle dans laquelle on cuit les brocolis, ce qui poussera peut-être le spectateur trop attentif à s’amuser des micros violant la frontière du hors-champ, en particulier avant le meurtre du scientifique au couteau ou des scientifiques à la mitraillette. Et le résultat est loin d’être un nanar du calibre de For y’ur height only ou même une parodie, flirtant à peine avec le proto-nanar à la Moonraker comme on dit de la proto-industrie, pour se classer finalement au rayon des DTV fatiguant jusqu’aux lecteurs DVD.

Le coup du faux adversaire faussement tué.

Pour public averti (et qui n’apprendra pas grâce à cet Indian ninja que les Nairs sont l’équivalent des ninjas en Inde) : Inferno (1997) de Fred Olen Ray (aussi connu sous les noms de Roger Collins, Peter Daniels, Nicholas Medina, Sherman Scott et même Bill Carson mais pas Alan Smithee), avec donc Don « The Dragon » Wilson (sachant que Bruce Lee s’était contenté de se faire appeler le « petit dragon »), mais aussi la botoxée Tane McClure et le bodybuildé Evan Lurie (mais comme le répète inlassablement ma vendeuse de poissons, c’est peut-être la génétique qui explique tout)

Avant le meurtre du scientifique au couteau.

Crédits : Discover Store pour la jaquette, Hearst Entertainment Inc. et Alexander/Enright and Associates pour les captures

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