Loup y es-tu ?

« – T’as vu ce que c’était ?
– Non, je… j’en sais rien…
 »
— Anne Riquement, Le concept du navard (ni navet ni nanar)

Etrange petit film raté, que cette variation numéro 2 310 sur le thème du loup-garou, qui vend du Viking pour n’en donner qu’en introduction, et encore, façon reconstitution pour documentaire avec flou artistique pour cacher la misère. On sait qu’un Viking, c’est plutôt con, dans le genre vaillant mais con, et pourtant, malgré un très bref suspense sur le trésor qu’ont caché des moines forcément cachottiers, on se dit qu’il faut être nettement plus con que vaillant, pour prendre dans les bras ce bébé loup à la pure sale gueule. Un emprunt à Dracula plus loin, tous ces cons de Vikings sont morts, et le loup a fait son trou dans un trou paumé de Norvège, là où précisément, nos deux héroïnes se sont installées avec père et sœur. La suite est le film proprement dit : un loup pas garou en CGI « peut mieux faire », et une ado mordue jouant « avec marges de progrès », ce qui est loin de faire un film. On s’est laissé avoir par le label norvégien, car on s’était dit que ce Viking wolf, pour reprendre son titre en netflixien, serait aux loups-garous ce que Trolljgegeren fut aux trolls, et qu’au pire, on aurait des paysages sur papier glacé avec de l’aquavit pour se réchauffer. Or ce qui surprend peut-être le plus, hormis une transformation en deux temps parce que la Lune pleine dure deux nuits aux Etats-Unis de Scandinavie, et que le public n’est pas censé se rappeler les travaux de Rick Baker ou de Rob Bottin, c’est ce qu’il convient d’appeler le niveau visé : ce sentiment que les petits faiseurs de ce petit film hésitent strictement entre inspidité générale et timidité pathologique, abandonnant tout ce qui pourrait ressembler à la mise en valeur d’un effet ou d’un nœud scénaristique. Car leur affaire manque furieusement de chair et de sang, et si l’on veut éviter la comparaison facile avec un scénario écrit par ChatGTP, on ne peut éviter celle avec un pilote de série sans ambition.

Pour public averti (et prêt à tenter le film de loup-garou sans loup-garou ou presque) : Vikingulven (2022) de Stig Svendsen (qui avait déjà eu du mal à tenir la route avec son Elevator, ou disons la durée, et qui aurait pu éviter les références à Jaws pour éviter la comparaison), avec Liv Mjönes (surtout connue dans nos contrées pour All inclusive, où la comédie n’était pas incluse, vu que rien ne faisait vraiment rire dans cette comédie) et Eli Rhiannon Müller Osborne (ou Osbourne ou Osborn, mais toujours l’ado plus ou moins inadaptée, comme certains font toujours les jeunes premiers)

Pour les ayants droit : TiVo Platform Technologies LLC, Freakin Geek, JB Vorlag, AbeBooks Inc. & AbeBooks Europe GmbH

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