Le virus qui ne vole pas haut

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« Vous ne savez pas ce qui vous attend ! »
La vérité du DTV

Parce que ça n’a rien à voir avec un virus.

Bon, on appelera ça « flying virus » parce que ça n’a rien à voir avec un virus, mais ça fera sous-texte pour le spectateur, du moins s’il ne comprend pas de lui-même que le réalisateur voulait faire un film de guerre à tendance vietnamisante, que le scénariste avait prévu un film de monstres à tendance vespiforme, et que le producteur aurait bien aimé produire un film catastrophe avec un avion dedans… Et s’il n’est pas content, on demandera à Rutger Hauer de cabotiner autant qu’il voudra, on débauchera un sosie d’Emily Blunt pour bien moins cher qu’Emily Blunt, et on embauchera un informaticien de collège pour les effets spéciaux, parce qu’au collège, on apprend aussi à fabriquer des maquettes en technologie. Et puis, on demandera aux figurants de faire des sauts périlleux à chaque explosion, on appellera le sauveur de la blondasse Sauveur en l’affublant d’une guirlande végétale pour l’étiqueter baroudeur, on mettra des huttes dans la jungle et on fera la forêt tropicale dans une forêt tempérée, ça devrait bien le calmer ! Pour le reste, on laissera du temps au temps en osant tous les paris, c’est-à-dire en imaginant que Candyman reste à tout jamais le meilleur film de guêpes du cinéma de genre, donc en jouant honteusement sur la confusion avec les abeilles, et que notre film de guêpes à nous finira par faire l’effet d’un pavé sur le chemin de Black swarm au pire, de Snakes on a plane au mieux. Mais comme ce dernier avait été quelque peu survendu en son temps, Flying virus reste franchement surclassé, car en profitant hypocritement du label « film amateur », il s’excuse d’être à ce point navrant, alors qu’il ne mérite pas même de figurer sur la liste des « si mauvais que ça mérite le coup d’œil ».

On demandera à Rutger Hauer de cabotiner.

Pour public averti (et qui n’a pas peur d’abîmer sa télé) : Flying virus (2001) de Jeff Hare (qui donnera ensuite dans le Liaison dangereuse avec mon professeur et autres L’ombre d’une mère indigne), avec aussi Craig Sheffer (des faux airs de Mark Wahlberg, mais comme il l’a dit lui-même, il ne faut pas comparer une pomme avec une orange) et David Naughton (des faux airs d’Al Pacino, du moins quand il était jeune, et qu’il tournait dans An American werewolf in London)

On demandera aux figurants de faire des sauts périlleux.

End credits : Scifi-Movies & MMI American International

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