Le labyrinthe des proverbes

« Tu pourras venir t’amuser ici. »
Points de vue et effet Rashōmon

Voilà un film qui ne présente aucun intérêt, sinon celui d’incarner deux proverbes à la fois : le très puritain « chacun est le fils de ses œuvres », et le moins châtié « pas besoin de tortiller du cul pour chier droit ». Car Jeff Fahey est mauvais comme toujours, surjouant cette fois le latin lover de cité industrielle, et ne faisant à aucun moment croire à son histoire avec la blonde de service, laquelle est une fille-de, mais de même que notre Léa Seydoux nationale, elle ne le doit bien entendu qu’à ses qualités personnelles, et comme la petite-fille du président de Pathé a dû bien souffrir de l’école de la vie chez maman Schlumberger, Bridget Fonda a dû bien souffrir chez tata Jane pour se préparer à tenter l’école de l’inexpressivité. Sinon, le truc trouvé pour faire passer la pilule d’une intrigue misérable et d’une enquête minable, c’est le truc à la Tarantino ou du moins à la Pulp fiction, qui n’était pourtant pas encore sorti, et cette facilité revient ici à découper l’intrigue en question pour la servir dans le désordre, et faire monter la sauce jusqu’au climax final, qui se résume en quatre mots prononcés par le shérif : « l’affaire est classée ». L’impression qui s’impose alors n’est pas celle d’un navet longuet ni d’un nanar avarié, mais de quelque chose de bien plus prétentieux qu’il ne paraît de prime abord, du reste inspiré de la même nouvelle que Rashōmon, mais avec des motivations confuses et des enjeux brumeux, si bien que le mieux est encore d’en retenir ce qu’American Humane en a dit : « While the Sheriff is speaking to Chris on the phone, he absent-mindedly plays with a spider, pushing it with his pencil from side to side. The spider was never harmed. »

Pour public averti (et qui fait les grosses ordures pour en trouver de petites à mettre dans son lecteur DVD) : Iron maze (1991) de Hiroaki Hoshida (dont le seul autre film porte sur des cafards, histoire de filer la métaphore), avec aussi Hiroaki Muarakami (plus connu pour avoir incarné le Rider, autrement dit un super-héros à tête de sauterelle, histoire de continuer de filer la métaphore) et Gabriel Damon (la petite punaise de Robocop 2, c’était lui, histoire de continuer de continuer…)

Générique de fin : JustWatch, Golden Class Movies Ltd. et Action & Communication/ESI

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